Home CONGRES NATIONAL Articles Focus sur les « minorités » et « Conseil supérieur des roms »

Focus sur les « minorités » et « Conseil supérieur des roms »

Les « Assises de l’Interculturalité » à peine achevées, Madame  Milquet  est passé immédiatement  à la vitesse supérieure : La mise sur pied d’un premier  comité racial  nommé  « conseil supérieur des roms » (consultez en cliquant  ici l’article « un conseil des roms qui divise » de Hugues  Dorzée, dans le soir du 24/11/2010) .
Simultanément, depuis quelques mois la chasse aux roms a commencé : propagande, groupe de commerçants (organisés par qui ?) à pétition romaphobe,  « radios- trottoir» et campagnes anti-roms, film d’appel à la haine raciale…  se succèdent et se ressemblent…  N’allez pas vous figurer que Madame la vice-première ministre, chargée de l’immigration et de l’égalité des chances s’insurge, ou que le centre pour l’égalité des chances porte plainte pour incitation à la haine raciale, cela serait trop facile et empêcherait votre  imagination de  spéculer sur les motifs (secrets) et les méthodes (discrètes) qui prévalent à un tel  silence coupable.
Mais à quoi mèneront dans le jeu démocratique, l’instauration d’institutions non élues mais « habilitées » à la négociation avec les forces démocratiques ?  Quels serons les rapports de force ? Quels sont  les enjeux d’une bombe ethnique dans un contexte de séparatisme ?

 

 

Le cabinet « Egalité » veut mettre sur pied un « Conseil supérieur des roms ». De quoi  s’agit-il ?

Depuis le mois de septembre 2010 des réunions dites de concertation sur les roms ont lieu dans la discrétion du cabinet  Milquet.
Les citoyens belges ne peuvent qu’appréhender  les tenants et les aboutissants d’un tel projet.

Non seulement sa forme est intrinsèquement anti-démocratique et le "conseil" n'en a que le nom, mais la création d'un tel organe renvoie  aux heures les plus sombre de l’histoire allemande.

Belges ou Européens qu’importent les appartenances ethniques ou culturelles diverses qui ne peuvent impliquer une catégorisation ou un traitement particulier ?  On l’a assez dit : « Plus jamais ça ! ».  
Pourtant ce « Conseil » sera présenté tout ficelé et  comme issus du consensus des participants à ces réunions. L’objectif étant d’en faire l'interlocuteur du gouvernement sur « la question tsigane ».   Cette nouvelle institution sans fondement démocratique, non-élue, sans qualité représentative des communautés, vise donc à s’imposer dans le jeu démocratique comme en balance avec les institutions élues.                                                                                                                                                         Les citoyens de ce pays ont-ils  été consultés  sur l’intérêt d’un tel tournant politique ?

Quel en est le but?

La réponse est donnée d’emblée à la première page de l’introduction du  «Rapport Final des Assises de l’Interculturalité » organisées par ce même cabinet : «(…) l’interculturalité entendue comme projet de société impose que soient revues, renouvelées, et si nécessaire abrogées les approches existantes en matière de droits de la personne et de leur protection » (page 8 du rapport des « Assises de l’Interculturalité »).

Tout est dit : ainsi cette nouvelle sorte d’institution tire  la chasse sur les droits de l’homme et le traité de Genève.                                                                                                                                                                                                                                     Si ce « Conseil » voit le jour,  les tsiganes seront  effectivement en situation d'être désignés comme des étrangers exportant  des problèmes  en Belgique.  Une « question tsigane » sera légitimée. Or nous sommes pour la plupart des citoyens belges et présents sur le territoire depuis plus de 500 ans.

Le cabinet  Milquet a clamé que ce « Conseil  aurait lieu qu’on le veuille ou non ». Il   a décidé de passer  outre nos  recommandations mettant à la porte des réunions  tous ceux qui osent exprimer leur désaccord en  les remplaçant par des représentants fantoches. Alors même  que le cabinet prétend nous donner  « tout cuit »  un outil de participation politique dont nous ne voulons pas pour des raisons évidente d’éthique et de démocratie, il exclut  cependant  nos représentants et porte-paroles des réunions  sur le « Conseil supérieur des roms » les empêchant  d’exprimer  leur  désaccord sur ce « Conseil ».                                                                                                                                                                           Où est la concertation ?    La représentativité ?   La démocratie ? Où est la participation ?  (consultez en cliquant  ici  l’article de H. Dorzée, dans le soir du) Les roms /gens du voyage ne souhaitent majoritairement pas de représentativité ou un quelconque focus. L'entrée de l'ethnicisme dans un contexte de séparatisme, ainsi que les similitudes de stratégies  avec les « nouvelles » politiques françaises  devraient aussi attirer l'attention.
Le  projet  de ce« Conseil supérieur des roms » s’inscrit clairement dans un processus anti-démocratique qui a ses étapes et son agenda... Elle ne s’applique étrangement, dans la plus grande discrétion,  qu’au communautés tsiganes  qui sont si terriblement fragilisées et attaquées. Pourquoi ?                                                                                                            Il y aurait pourtant des choses à faire qui réduiraient fortement les discriminations et d’autres qui apporterait reconnaissance et visibilité à l’anéantissement historique dont nos communautés ont été victime  et qui sont elles  dans les nombreuses compétences de Mme Milquet….
Face à cette offensive, dans les  intentions et dans les  faits, toute personne, toute association, ayant à cœur les droits de l’homme et la démocratie  sera saisie par  la gravité de la situation.

Maude Aïda COLS (Dramaturge et metteur enscène, fondatrice du Groupe d’intérêt Tsigane, membre du Congrès National Gitan).